Fanatec Podium Hub : avis d’un simracer exigeant

Le Fanatec Podium Hub, c’est un peu la pièce centrale pour tous ceux qui veulent passer aux volants “réels” sur un écosystème Fanatec. Ce n’est pas un volant, ni une base, mais le lien entre ta base Direct Drive et un vrai steering wheel issu du monde auto / kart / GT. En clair, c’est l’adaptateur haut de gamme qui te permet de monter un volant type compétition tout en gardant l’électronique Fanatec (boutons, palettes, etc. via modules dédiés).

Sur le papier, il promet flexibilité, compatibilité étendue et une robustesse digne d’un matériel de course. Il vise les simracers qui ne se contentent plus des volants “tout-en-un” et qui veulent façonner un setup à leur image.

Mon angle est simple : est-ce que ce Podium Hub justifie son positionnement “premium” en termes de sensation mécanique, de compatibilité et de confort d’usage au quotidien ? Est-ce qu’il apporte un vrai plus par rapport à un simple adaptateur QR1 + un volant tiers sans électronique Fanatec ?

L’idée, ce n’est pas de rêver de prototypes d’endurance, mais de voir si, concrètement, ce hub améliore l’ergonomie, la solidité et la cohérence d’un setup Fanatec orienté performance. Parce qu’au final, ce qu’on veut tous, c’est un volant qui tient, qui répond, et qui ne se transforme pas en puzzle après quelques full lock en GT3.

Design et fabrication du Fanatec Podium Hub

En main, le Podium Hub donne immédiatement une impression de pièce “sérieuse”. Le corps est en métal usiné, avec des surfaces propres, des arêtes nettes, une densité rassurante. On sent tout de suite le côté haut de gamme comparé aux hubs plus simples ou aux adaptateurs génériques. Rien ne bouge, rien ne sonne creux, tout respire la compacité.

Le système de fixation pour les volants (perçages type PCD) est pensé pour accepter les standards courants du sim racing et de l’auto. Quand on pose un volant dessus, ça ne fléchit pas, même sur un gros diamètre. La rigidité est le point fort : sur une base Direct Drive, ça compte énormément. On sent que ce hub est fait pour encaisser du couple, des coups de raquette et des sessions prolongées.

Ce qui frappe, c’est la propreté de l’assemblage : vis alignées, finition homogène, aucune bavure. En roulant, aucune vibration parasite ne vient du hub lui-même. Les seuls bruits qu’on peut entendre viennent éventuellement du volant ou des palettes, jamais du centre.

La partie électronique intégrée (connecteur pour modules Fanatec type Button Module, affichages, palettes magnétiques Podium, etc.) est bien protégée. On ne manipule pas des nappes fragiles ou des fils apparents, et c’est un vrai plus pour la durabilité perçue.

Ce qui peut un peu décevoir, c’est que visuellement, le Podium Hub reste assez technique, presque brut. Certains aimeront ce côté racing pur, d’autres auraient apprécié un design un poil plus “fini” esthétiquement, surtout pour le prix. Par rapport à un hub Clubsport ou un volant complet Fanatec, on perd l’aspect “produit tout monté” pour quelque chose de plus modulaire et un peu plus austère.

Face à des hubs d’entrée de gamme ou des adaptateurs mécaniques simples, on sent néanmoins qu’on change clairement de catégorie en qualité de fabrication. C’est taillé pour durer et pour encaisser des années de sim racing intensif.

Settings, customization and compatibility

Le Podium Hub n’a pas de réglages au sens classique (pas de menu FFB, pas de profils), mais il joue un rôle central dans la personnalisation du volant. C’est lui qui te permet de choisir ton volant, ton module de boutons, tes palettes et de tout intégrer proprement dans l’écosystème Fanatec.

Côté installation, on est sur du Fanatec pur jus : une fois le Podium Hub reconnu par la base, l’ensemble apparaît comme un volant compatible, à condition d’utiliser des modules Fanatec prévus pour. Les réglages se font ensuite via le driver Fanatec et les menus de la base (sensibilité, affichages, fonctions des boutons selon le module installé). La courbe d’apprentissage est très raisonnable si on a déjà utilisé un volant Fanatec. Quand on vient d’un autre écosystème, il faut juste prendre le temps de comprendre comment la base gère les profils et les fonctions avancées, mais rien d’insurmontable.

La personnalisation se joue surtout sur le choix du volant lui-même : diamètre, forme (rond, D-shape, GT, F1), épaisseur de la jante, poids. Le Podium Hub laisse une grande liberté. C’est un vrai terrain de jeu pour simracer pointilleux. On peut se monter un volant très léger pour l’open wheel, ou plus massif pour la GT et l’endurance. Et le hub suit sans broncher.

Côté compatibilité, il faut garder en tête les limitations habituelles Fanatec. Sur PC, on exploite pleinement le potentiel : reconnaissance du hub, des modules, compatibilité large avec les jeux. Sur console, c’est la base qui fait la loi : si elle est compatible, le Podium Hub passe, mais toutes les combinaisons de modules ou d’affichages ne seront pas forcément gérées de la même façon que sur PC. Il ne faut pas s’attendre à une magie supplémentaire par rapport à un volant Fanatec classique : le hub ne débloque pas de nouvelles compatibilités, il s’intègre dans ce qui existe déjà.

En termes d’écosystème, c’est clairement une pièce orientée milieu / haut de gamme. On est sur un produit pensé pour durer plusieurs bases. Tu peux très bien commencer avec un Direct Drive Fanatec “intermédiaire”, puis passer sur une base plus puissante plus tard : le Podium Hub reste au centre du setup. Ce n’est pas un point d’entrée bon marché, c’est une brique durable d’un ensemble premium.

Sensations en jeu avec le Podium Hub

Même si le Podium Hub n’est pas une base, il a un impact direct sur les sensations. Pourquoi ? Parce qu’il fait le lien mécanique entre le moteur et tes mains. Sa rigidité, son poids et son absence de jeu influencent la manière dont tu ressens le FFB.

La première chose qui ressort, c’est la transmission du couple. Sur une base Direct Drive Fanatec, le Podium Hub ne filtre pratiquement rien. Les variations de force arrivent très nettes, sans cette micro-flexion qu’on peut parfois sentir avec des hubs plus simples ou des volants plus “souples”. Quand la voiture décroche, l’information passe immédiatement dans le volant. Pas de délai, pas de flou. On comprend très vite ce que fait l’auto.

Dans les virages, la précision est excellente. Le centre est ferme, stable, sans flottement artificiel créé par des éléments mécaniques qui bougent. Quand tu ouvres le volant en sortie de courbe, la sensation de retour au centre reste bien linéaire, très contrôlable. Le hub ne génère pas de frottements perceptibles ni de résistance parasite. La sensation est propre, presque clinique, ce qui plaît beaucoup dans une optique performance.

Sur le grip, on gagne surtout en clarté. Le moindre début de perte d’adhérence est plus facile à sentir parce qu’il n’y a pas de “jeu mécanique” qui absorbe ces tout petits signaux. Sur une base moins rigide avec un volant d’origine flexible, la limite arrive parfois d’un bloc, de façon moins lisible. Là, la zone de transition est plus progressive en ressenti. Tu sens mieux quand la voiture commence à glisser, surtout sur les propulsions un peu nerveuses.

Les vibreurs sont un bon test. Avec un Podium Hub, on ressent très distinctement le profil des vibreurs, sans qu’ils se transforment en grondement vague. On sent la structure, les répétitions, les hausses de hauteur. Ça tape, oui, surtout si la base est réglée fort, mais ça tape proprement. C’est là qu’on voit la différence avec un montage moins rigide : au lieu de tout faire vibrer, le hub reste neutre et laisse le moteur faire son travail.

Sur les corrections rapides, le hub montre vraiment sa valeur. Les enchaînements droite / gauche, les rattrapages de survirage, les coups de volant pour éviter un incident : la réactivité est excellente. Aucune impression que le volant “traîne” derrière le moteur. Si le volant monté dessus n’est pas trop lourd, on obtient un combo ultra vif, idéal pour les monoplaces et les GT modernes. On peut vraiment rentrer dans la voiture, oser des trajectoires plus agressives, parce qu’on sait que l’outil répond.

Sur des sessions longues, l’intérêt principal du Podium Hub, c’est la constance. Pas de vis qui se desserre, pas de jeu qui se crée progressivement, pas de comportement qui change au fil des tours. Tu retrouves les mêmes sensations après une heure de roulage. La fatigue dépendra surtout du couple que tu as choisi sur la base et du type de volant monté, mais pas du hub lui-même.

Par rapport à une configuration plus simple (volant bundle d’origine, hub intégré plus léger mais plus flexible), le Podium Hub apporte un ressenti plus franc et plus maîtrisé. Par rapport à des solutions encore plus extrêmes dans le très haut de gamme ou l’usinage sur mesure, on reste dans une approche très équilibrée : on a la rigidité, la modularité et l’intégration logicielle, sans tomber dans le côté ultra niche qui demande des bricolages permanents.

Ce n’est pas lui qui va transformer une petite base en monstre de couple, mais il permet à une base Fanatec bien réglée d’exprimer tout son potentiel, sans goulot d’étranglement mécanique. Et c’est là que la pièce prend tout son sens.

Who's it for? What we like, what we don't like

Le Fanatec Podium Hub s’adresse clairement aux simracers intermédiaires à avancés, déjà installés sur l’écosystème Fanatec, qui veulent franchir un cap en personnalisation. Pour un débutant complet, il est souvent plus logique de partir sur un volant complet Fanatec, plus simple et plus plug & play. Le Podium Hub prend tout son intérêt quand tu sais ce que tu veux comme forme de volant, comme diamètre, comme ressenti en main.

De mon côté, ce que j’apprécie le plus, c’est d’abord la rigidité et la qualité mécanique. On sent que le couple de la base est exploité sans filtrage inutile. Ensuite, la modularité est un vrai plaisir : tu peux faire évoluer ton volant au fil de tes envies, passer d’un gros volant GT à un open wheel en gardant le même cœur. Enfin, l’intégration dans l’écosystème Fanatec reste un vrai atout : pas besoin de jongler avec des électroniques bricolées ou des compatibilités étranges, tout est reconnu proprement par la base et les jeux.

Côté limites, il faut accepter le coût global de la solution. Le Podium Hub seul ne fait pas un volant : il faut ajouter une jante, souvent un module de boutons, parfois des palettes dédiées. L’addition grimpe vite, surtout pour un setup purement loisir. Deuxième point, ce n’est pas le produit le plus plug & play : on visse, on aligne, on installe des modules, on peut passer un peu de temps à optimiser. Ce n’est pas compliqué, mais ce n’est pas le niveau “je déballe et je roule immédiatement” d’un volant bundle. Enfin, l’intérêt réel se révèle surtout avec des bases Direct Drive suffisamment puissantes. Sur une base plus modeste, le gain reste là en solidité et en modularité, mais l’investissement peut paraître disproportionné.

En termes de valeur perçue, on est devant un produit qui n’essaie pas de séduire tout le monde. C’est un investissement ciblé, pensé pour ceux qui veulent un setup évolutif, propre et durable. Si on rentre dans ce profil, le ratio prix / usage prend beaucoup plus de sens, parce qu’on sait qu’on utilisera ce hub sur plusieurs itérations de setup.

Verdict sur le Fanatec Podium Hub

Le Fanatec Podium Hub ne change pas la puissance de ta base, mais il change clairement la façon dont tu l’exploites. Il transforme un setup Fanatec en plateforme très sérieuse pour monter de vrais volants racing, avec une transmission de force nette, une rigidité exemplaire et une compatibilité logicielle bien gérée. C’est une pièce “invisible” dans un setup, mais structurante.

Sur le marché, il se positionne sur le segment premium et modulaire. Ce n’est pas un accessoire décoratif ni un gadget : c’est un composant central pour ceux qui veulent sortir des volants tout faits sans quitter l’écosystème Fanatec. Il cohabite plutôt avec des accessoires concurrents orientés simracing avancé que avec les bundles clé en main.

Je le recommande aux simracers déjà installés sur Fanatec, qui roulent régulièrement, qui ont une base Direct Drive ou prévoient d’y passer, et qui veulent se rapprocher du feeling d’un vrai cockpit de course. Pour un joueur occasionnel, console uniquement, qui ne souhaite pas se prendre la tête avec la configuration matérielle, ce n’est clairement pas la priorité.

Si tu cherches à monter tes propres volants tout en restant dans l’écosystème Fanatec, avec un ressenti solide et précis, ce produit peut clairement faire la différence dans ton setup.